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Le trouble bipolaire, jadis qualifié de psychose maniaco-dépressive, et classifié parmi les troubles de l’humeur, se caractérise par l’alternance d’états dépressifs, et de phases maniaques. Les phases dépressives se traduisent notamment par une perte de l’élan vital, un ralentissement psycho-moteur, un sentiment de vide, ou de tristesse profonde, ainsi qu’un déclin significatif quant à l’intérêt prêté à la vie. Dans le cas fréquent, où l’épisode dépressif revêt une forte tonalité mélancolique, il importe d’être vigilant quant au risque suicidaire qui est toujours présent.

Les phases de manie se distinguent quant à elles par une excitation thymique, une expansivité certaine, une énergie débordante, parfois une irritabilité… C’est durant ces phases que le patient sera enclin à des conduites à risques, des dépenses démesurées, l’engagement dans des projets très ambitieux (parfois délirants, tant ils peuvent être déconnectés du principe de réalité), et sujet à une créativité certaine. D’éventuels épisodes délirants et hallucinatoires seront susceptibles d’enrichir le tableau clinique (on se rappelle que la psychose maniaco-dépressive d’antan appartenait comme son nom l’indique à la famille des psychoses, avant d’être renommée puis classée parmi les troubles de l’humeur).

Quoiqu’il en soit, le DSM-V (qui n’emballe pas grand nombre d’entre nous), distingue principalement en ce jour:

  • le trouble bipolaire de type 1 (au moins un épisode maniaque d’une durée supérieure à une semaine, avec ou sans épisode dépressif)
  • le trouble bipolaire de type 2 (au moins un épisode dépressif majeur avec au moins un épisode hypomaniaque)

Parmi les troubles de l’humeur, on pourrait mentionner la cyclothymie (forme de bipolarité atténuée et chronique) et le trouble unipolaire (dépression sans épisodes maniaque).

Il faut bien dire que le DSM-V, a suscité de nombreuses controverses, tant par le caractère souvent superficiel et arbitraire des classifications, que par des conflits d’intérêts et des doutes importants, souvent pointés du doigt, quant à l’indépendance des psychiatres de l’American Psychiatric Association (APA), qui rédigent le DSM, et enfin quant à dans son manque cruel de considération pour les aspects psychodynamiques. Bien que les voix les plus critiques soient issues des milieux psychanalytiques, mais aussi d’un grand nombre de psychologues et psychothérapeutes, toute orientation confondue, il est aussi de nombreux psychiatres en France comme à l’étranger que le DSM n’emballe pas.